Abortion in the Constitution: Choisir pays tribute to Marie-Claire Chevalier


The inclusion of abortion in the Constitution is a victory for feminists, who for decades have been demanding the fundamental right for women to choose whether or not to have children. We welcome this major step forward. However, we will continue to demand resources for public services to ensure that the inclusion in the Constitution of the "guaranteed freedom" of abortion is not merely symbolic. All women in all parts of France, whatever their circumstances, must now have effective access to abortion.

In this moment of great joy and on the eve of 8 March, Choisir la cause des femmes pays tribute to the courageous teenager who made abortion legal in France: Marie-Claire Chevalier.

Following the declaration of the 343 women who said they had had an abortion, the Bobigny trial was the trial of the class law of 1920, which penalised only poor women who had had an abortion. Marie-Claire Chevalier, a young girl of 17, claimed the right to choose to have an abortion. She didn't want to give birth to a child she didn't want and dared to claim it in front of her judges.

Marie-Claire Chevalier was 16 when she had a clandestine abortion following a rape. She almost died, as often happened during a clandestine abortion. Her abortion was reported to the police by her rapist, who was never prosecuted for the rape. The Bobigny trial in 1972 was therefore the trial of this young woman and of those who helped her to have an abortion.

Marie-Claire's courage was to demand the right to choose whether or not to give birth to a child, for all women, whatever their social background. At the time, out of one hundred women convicted of having had an abortion, 26 had no profession, 35 were office workers, 15 shop and craft workers, 16 primary school teachers or technical staff, 5 workers and 3 students.

Supported by her mother, Michèle Chevalier, her colleagues and the feminist movement, including Choisir, and defended by Gisèle Halimi, Marie-Claire and her mother were not convicted. This first victory led to the implementation of the 1975 law, known as the "Veil" law. Her act of disobedience was at the root of all the victories that followed to legalise and, today, enshrine abortion in the Constitution.

Marie-Claire Chevalier was a committed woman who spoke passionately about her work with the elderly, whose fragility and vulnerability she wanted to protect.

 

We know how much our feminist victories owe to the courage and determination of this 16-year-old girl. On this eve of 8 March 2024, the day on which the right to abortion will be enshrined in the Constitution, our most grateful thoughts go out to Marie-Claire Chevalier who passed away in 2022, to Michèle, her mother - who was president of Choisir - and to Jennifer, her daughter.

 

Choisir la Cause des Femmes, Paris 7 March 2024

 

(version française)

 

L’inscription de l'IVG dans la Constitution est une victoire des féministes qui, depuis des décennies, revendiquent le droit fondamental, pour les femmes, de choisir d’avoir ou non des enfants. Nous nous réjouissons de cette avancée majeure. Nous continuerons cependant à revendiquer des moyens pour les services publics afin que cette entrée dans la Constitution de la « liberté garantie » à l’IVG, ne soit pas que symbolique. Toutes les femmes dans tous les territoires de la France et quelles que soient leurs conditions d’existence doivent avoir maintenant un accès effectif à l’IVG.

Dans ce moment de grande joie et à la veille du 8 mars, Choisir la cause des femmes rend hommage à l’adolescente courageuse grâce à laquelle l’IVG a été légalisée en France : Marie-Claire Chevalier.

Le procès de Bobigny fut, à la suite de la déclaration des 343 femmes déclarant s'être fait avorter, le procès de la loi de classe de 1920 qui pénalisait uniquement les femmes pauvres qui avaient avorté. Marie-Claire Chevalier, jeune-fille de 17 ans, revendiqua le droit d’avoir choisi d’avorter. Elle ne voulait pas donner naissance à un enfant dont elle n’avait pas voulu et osa le revendiquer devant ses juges.

Marie-Claire Chevalier avait 16 ans lorsqu’elle avorta clandestinement à la suite d’un viol. Elle faillit en mourir comme cela arrivait -arrive- souvent lors d’une IVG clandestine. Son avortement fut dénoncé à la police par son violeur qui ne fut jamais inquiété pour ce viol. Le procès de Bobigny, en 1972, fut donc le procès de cette jeune femme et de celles qui l'aidèrent à avorter.

Le courage de Marie-Claire fut de revendiquer le droit de choisir de donner naissance ou non à un enfant, pour toutes les femmes, quelles que soit leurs origines sociales. A l’époque, sur cent femmes condamnées pour avoir avorté, 26 étaient sans profession, 35 employées de bureau, 15 employées de commerce et d’artisanat, 16 dans l’enseignement primaire ou agents techniques, 5 ouvrières, 3 étudiantes.

Soutenue par sa mère, Michèle Chevalier, les collègues de celle-ci, le mouvement féministe dont Choisir et défendue par Gisèle Halimi, Marie-Claire et sa mère ne furent pas condamnées. Cette première victoire permit la mise en oeuvre de la loi de 1975, dite loi « Veil ». Son acte de désobéissance est à l’origine de toutes les victoires qui suivirent pour légaliser et, aujourd’hui, faire entrer dans la Constitution l'IVG.

Marie-Claire Chevalier était une femme engagée qui témoignait avec passion de son travail auprès de personnes âgées dont elle voulait protéger la fragilité et la vulnérabilité.

Nous savons ce que nos victoires féministes doivent au courage et à la détermination de cette jeune fille de 16 ans. En cette veille de 8 mars 2024, jour où sera scellé dans la Constitution le droit à l’IVG, nos pensées les plus reconnaissantes vont à Marie-Claire Chevalier qui nous a quittées en 2022, à Michèle sa maman -qui fut présidente de Choisir- et à Jennifer, sa fille.

 

Choisir la Cause des femmes, Paris le 7 mars 2024