Gisèle Halimi, l'avocate de la cause palestinienne

Choisir la cause des femmes rappelle l’engagement de Gisèle Halimi en faveur de la cause Palestinienne. Gisèle Halimi dénonçait la guerre coloniale menée par Israël contre le peuple palestinien. Pour elle le combat pour le peuple palestinien faisait écho à son combat en faveur de l’indépendance de l’Algérie de 1954 à 1962. Lors de l’hommage que nous avons rendu à Gisèle Halimi sur France Inter , Leïla Shahid, ancienne déléguée générale de l'Autorité Palestinienne, rappelait l’importance que Gisèle Halimi accordait, au sein de Choisir la cause des femmes, à son combat en faveur de la Palestine. Nous réaffirmons aujourd'hui notre soutien au peuple palestinien dans la continuité du combat de Gisèle Halimi.

 

Nous retraçons ici les prises de position que Gisèle Halimi avait eu dès 1968 en faveur de la cause palestinienne à travers ses publications dans le Monde et L'humanité. 

 

Le 11 mars 1968, Gisèle Halimi co-signait une tribune collective qui dénonçait l'arrestation et la détention arbitraires d’étudiant·es palestinien·nes.

 

Le 3 mars 1982, elle co-signait un appel collectif appelant à ce que la “France s'exprime clairement (...) pour réaffirmer les principes d'une paix juste et durable au Proche-Orient : le retrait des troupes Israéliennes de tous les territoires occupés depuis 1967, y compris la partie arabe de Jérusalem ; la reconnaissance des droits nationaux du peuple palestinien, y compris le droit à édifier son propre État indépendant sur le sol de sa patrie ; le droit de tous les États de la région, y compris le futur État palestinien, à la paix et à la sécurité. « 

 

Le 18 octobre 2000, un appel collectif intitulé “En tant que juifs…” Celui-ci affirmait  “Partisans de la fraternité judéo-arabe, nous réclamons la relance d'un processus de paix qui passe nécessairement par l'application des résolutions de l'ONU, par la reconnaissance d'un Etat palestinien souverain et du droit au retour des Palestiniens chassés de leur terre. C'est par là que la coexistence pacifiée de différentes communautés culturelles et linguistiques sur un même territoire peut devenir possible.”

À  partir de septembre 2002 Gisèle Halimi devint l’avocate de Marwan Barghouthi et défendit jusqu’à sa disparition en 2020, un « homme de paix ». Chef du Fateh en Cisjordanie Marwan Barghouthi, était pour elle un « homme de paix » à qui Israël intentait un « procès politique ».

 Le 1er juillet 2004, à nouveau un appel collectif en soutien à Leila Shahid alors représentante en France de l’OLP et le 28 avril 2011 elle co-signe une nouvelle tribune qui demande notamment que “La France et l'Union européenne  (prennent)  l'initiative en reconnaissant sans attendre l'Etat palestinien dans les frontières d'avant la guerre de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale, et en appelant l'ONU à faire de même sans délai. Mais nous ne pouvons nous en remettre aux seules autorités nationales et internationales.”

 

Le 28 juillet 2014 elle signe seule son dernier appel en faveur du peuple palestinien dans L’Humanité : 

 « Un peuple aux mains nues – le peuple palestinien – est en train de se faire massacrer. Une armée le tient en otage. Pourquoi ? Quelle cause défend ce peuple et que lui oppose-t-on ? J’affirme que cette cause est juste et sera reconnue comme telle dans l’histoire. Aujourd’hui règne un silence complice, en France, pays des droits de l’homme et dans tout un Occident américanisé. Je ne veux pas me taire. Je ne veux pas me résigner. Malgré le désert estival, je veux crier fort pour ces voix qui se sont tues et celles que l’on ne veut pas entendre. L’histoire jugera mais n’effacera pas le saccage. Saccage des vies, saccage d’un peuple, saccage des innocents. Le monde n’a-t-il pas espéré que la Shoah marquerait la fin définitive de la barbarie ? »

 

Choisir la cause des femmes, 23 septembre 2025